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Aujourd'hui est une date à marquer d'une pierre blanche : j'ai reçu le premier projectile-envoyé-par-élève de ma jeune carrière d'enseignante. Le délit s'est produit dans le couloir, tandis que j'ouvrais la porte de la salle et que nous nous apprêtions, ma classe de 5ème (la fameuse) et moi à entrer en cours, pour une heure d'abrutissement morne... Thomas s'est dénoncé aussitôt. Il n'a fait aucune difficulté quand je l'ai exclu du cours et envoyé chez le principal-adjoint, en exigeant des excuses écrites de sa part et la prise de sanctions exemplaires. Il s'est exécuté en ces termes :


Thomas, j'en ai déjà parlé ici. C'est un gamin qui m'émeut, profondément. Il a un visage fin, un regard franc, un sourire doux. Intelligent, sensible, il s'en sort comme il peut, sans papa et avec une maman guère à la hauteur, réfugiée dans des paradis artificiels, où son fils n'a pas droit d'asile. L'aide sociale à l'enfance fait ce qu'elle peut, c'est-à-dire peu, trop peu.

Thomas, quand on lui a dit, avec Manuel, son professeur principal, qu'on le trouvait intelligent et qu'on souhaitait qu'il cessât de se gâcher en faisant le pitre, avait les larmes aux yeux et le plus grand mal à nous prendre au sérieux.

Thomas, j'aimerais bien qu'il s'en sorte de tout ça, qui le dépasse et le brise. Je suis assurément bon public, mais cette illusion d'optique, connue sous le nom d'"échiquier d'Adelson", en référence à son auteur, Edward H. Adelson, m'interpelle. Figurez-vous en effet que les cases A et B de cet échiquier sont, en réalité, du même gris !

J'ai déjà touché un mot de del.icio.us, le site qui a bouleversé ma façon d'arpenter la Toile et de gérer mes favoris. Del.icio.us est un remarquable système de gestion, de partage et de publication des signets, qui tire profit du vaste engouement suscité par les pratiques de social bookmarking - et pour cause, c'est une démarche intéressante et productive !

Je viens de découvrir qu'il était désormais possible d'afficher très facilement sur son site ou son blog le nuage des tags (catégories) de son compte : on appelle cela un tagrolls. Le nuage est un principe de classement visuel à la mode : les tags qui apparaissent en gros caractères correspondent aux catégories qui comptent le plus de signets, les tags de petite taille représentent des catégories peu remplies ; enfin, un dégradé de couleurs signale les tags intermédiaires.

Le nuage de tags est configurable à loisir, grâce à une interface wysiwyg : on peut choisir les deux couleurs des liens, le nombre de tags à représenter, les tailles relatives des polices, le système d'affichage (en liste ou en nuage, par ordre alphabétique ou par fréquence), etc. L'interface fournit, en temps réel, le code précis du javascript à copier-coller pour afficher le tagrolls. A la fin, on obtient quelque chose comme ça :

Fin août, j'avais écrit un billet intitulé Bouquets virtuels, dans lequel j'évoquais les surprises que m'avait réservées OrganicHTML, cette sympathique application flash, qui génère, à partir d'une URL, la représentation florale d'un site, en fonction de son contenu, de son arborescence et de ses graphismes. J'avais regretté le bouquet endeuillé que rendait Saute-Mouton, mais je m'étais consolée : en effet, la conceptrice du programme avait expliqué à l'époque que les sites à CSS externalisée étaient quelque peu lésés, car le programme ne prenait pas les CSS externes en compte.

Aujourd'hui, l'apôtre Tanet m'informe que le programme a vraisemblablement évolué pour prendre en compte la CSS ; aussi m'enjoint-il vivement à retenter l'expérience : "Les veuves endeuillées ont repris des couleurs", sourit-il malicieusement. J'aurais bien dû me douter qu'il voulait jouer les taquins. Voici en effet le bouquet "bonsaï, mâtiné d'eucalyptus" (sic, merci Tanet) que produit Saute-Mouton :


Qui a dit que ça sentait le sapin ?...


En mettant mes Archives à jour, je me suis aperçu que le billet précédent était le 200ème publié sur ce site, en un peu moins d'un an d'existence. Cela méritait bien quelques frénétiques applaudissements !



Pour réaliser ce titre en couleurs, j'ai suivi le tutoriel de Mandarin Design, un site qui s'emploie à expliquer comment reproduire, avec les CSS, les "trucs" et mises en page propres aux magazines : montages des titres, présentation du texte en colonnes, entrefilets, lettrines, etc. Par exemple, on apprend à réaliser ce genre de présentation :

Il y a de nombreux articles commentés, toujours assortis d'exemples et de portions de code à copier-coller : en effet, les CSS reposent sur des styles intralignes - donc, il faut soit utiliser les codes fournis avec parcimonie, soit les externaliser si on envisage une utilisation plus systématique. Le site est très dense et la navigation n'y est guère commode - mais à s'y perdre, on découvre beaucoup !... Typedrawing est une sympathique et ludique application en Flash qui permet de créer des calligrammes : entrez un texte, choisissez une fonte et une nuance de gris, puis dessinez dans l'espace réservé à cet effet : la vitesse du trait détermine à proportion la taille des lettres dessinées. Une jauge vous permet de mesurer l'encre dont vous disposez, en quantité limitée.

Ensuite, soit vous faites une capture d'écran pour obtenir une version statique de votre calligramme, sous forme d'image, soit vous enregistrez votre travail : une URL permanente vous sera alors donnée, pour lier votre oeuvre depuis votre site ou la distribuer par email. Dans ce dernier cas, en cliquant sur Play, vous pouvez visualiser le film de votre dessin, étape par étape. N'hésitez pas à faire un tour dans la galerie : il y a de superbes réalisations !

[Passez la souris sur l'image pour voir l'effet "blur", réalisé avec le Rollover Maker et le filtre Adoucir de Photofiltre ] Je n'ai jamais utilisé MIRC, MSN et autres chats en ligne : pas le temps, pas l'utilité, pas besoin d'un avatar de vie faussement sociale. Toutefois, en découvrant Bashfr.org hier, j'ai réalisé à quel point je passais à côté de quelque chose. Dans le même temps, j'ai compris que, définitivement, l'avenir ne se trouvait pas sur les "chans" IRC...

Bashfr.org est la version française de Bash.org. Il s'agit d'une collection de quotes (citations), c'est-à-dire de transcriptions littérales d'échanges enregistrés sur MIRC et retenus pour leur exemplarité stylistique pour certains, pour leur humour pour l'essentiel. Les usagers envoient les quotes ; les administrateurs se chargent de les valider ; les visiteurs peuvent voter pour faire monter les meilleurs morceaux à la surface. Il faut certes être familier des pratiques en cours sur MIRC pour apprécier certains extraits ("ctb", "asv" ne me parlaient pas de prime abord - maintenant, je sais...), mais dans l'ensemble, c'est sa-vou-reux. Attention, je n'ai pas dit que c'était fin - l'humour "pipi caca zizi" est de rigueur sur ces pages, où les geeks donnent à la fois la mesure de leur inadaptation sociale (!) et celle de leur humour à la machette. Morceaux choisis donc :

Encouragé par les piaillements éreintés d'une bande de schmurz (?), un éléphant neurasthénique doit écraser, d'un coup de papatte pataude, une bestiole. Vous incarnez cette bestiole : déplacez-vous au sol pour éviter d'être pilonné, pendant que le chronomètre mesure votre performance.

Show intégral : spectacle "sons et lumières" ! Dans la série des bookmarks essentiels, voici ce site à l'esthétique un tantinet spartiate et dont l'URL me semble un tantinet longuette, mais qui se propose d'indiquer la valeur de pi, à 1 million de décimales près.

Des fois qu'on en aurait besoin.

Non, ne me remerciez pas, vraiment. Touchez le penguin, mais à vos risques et périls ! Totalement sans objet, cette animation Flash méritait donc que j'en touchasse un mot - apparemment, c'était aussi l'occasion de caser un imparfait du subjonctif dans un billet.

[Survolez l'image ci-contre] "Maxwell's Silver Hammer" est le titre d'une énigmatique chanson des Beatles, écrite par Lennon et McCartney. Enigmatique, car elle raconte les aventures de Maxwell Edison, brillant étudiant en médecine et attendrissant serial killer à la blonde tignasse ébouriffée, qui assassine à coups de marteau. Ce clip tout en Flash illustre en musique, à merveille et à la lettre (oh, un zeugme ?) cette chanson, aux accents de comptine déjantée. Avant de me noyer dans la correction des copies torchons de 6ème, deux anecdotes, dont la seconde est particulièrement savoureuse, et même profonde à bien y penser :

Hier, j'annonce à ma 5ème le programme de la semaine prochaine : "Lundi et mardi, nous ferons la correction des deux contrôles sur Daudet". Et Fouad de lancer, moue perplexe et oeil vitreux : "Mais c'est qui Daudet ?" Cela fait presque deux mois que nous étudions les Lettres de mon Moulin. J'ai donc jugé bon de répondre que c'était un type plutôt sympa, qu'il avait écrit des livres, mais qu'après tout, il était mort.

Pouf, pouf.

Ma collègue de Lettres Classiques, Véronique, étudie avec sa classe de 6ème des extraits de la préface des Contes des frères Grimm. Elle demande aux élèves d'expliquer ce qu'ils comprennent de la phrase suivante : "Partout la vertu y est récompensée, et partout le vice y est puni". Un élève ayant confondu le vice avec le fait de "faire des bêtises", elle le reprend et expose la différence de nature et de gravité entre les deux. Nabil, qui était resté silencieux assez longtemps pour qu'elle puisse s'en inquiéter, lève alors le doigt, la mine soucieuse, et demande, le plus sérieusement du monde : "Madame, c'est du vice de pas aimer sa grand-mère ?"

Chers petits, ne changez pas... finalement. En parcourant le forum , je suis retombée sur un message déposé par Djyou, dans lequel il me recommandait une sympathique animation Flash où il est question de moutons. Et ils sautent en plus !