Daudet revisité par Ozgul
J'achève à l'instant la correction des contrôles de lecture des 5e2, qui, en l'espace de 3 semaines, n'ont pas trouvé le temps de lire deux récits, "L'Arlésienne" et "Les étoiles", extraits des Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet. Je dois préciser en effet que les aimables rejetons de cette classe ne fichent tellement rien que je ne peux même pas envisager de leur donner une oeuvre complète en lecture autonome. Il me fallait ruser, dédramatiser l'abomination de la lecture et les initier à ses attraits : aussi ai-je découpé le recueil de Daudet en petits tronçons, les uns étudiés en classe, les autres programmés en lecture individuelle. Je donnai donc deux courts récits à lire avant les vacances et deux autres, plus élaborés, ("Les trois messes basses", "L'élixir du révérend Père Gaucher") pour la rentrée, chacun assorti d'un petit contrôle de compréhension et d'une recherche lexicale.
Au vu des 11 zéros que je viens de distribuer (et le reste est à l'avenant), je confesse l'échec lamentable et total de ma stratégie. Lire deux récits, soient 4 pages, c'est encore trop demander. Ce soir, je devine donc, avec une acuité douloureuse et une prescience amère, à quel point je vais ramer quand on va étudier Oliver Twist... Certes, je leur ai fait acheter le roman en version abrégée, mais, même réduit à son plus simple appareil, le volume compte encore - ô ciel ! - 150 pages. Je vais finir par me rabattre sur Oui-Oui fait péter la banlieue, Oui-Oui arrache sa race et Oui-Oui nique la cité, et encore, à condition que je trouve ces oeuvres en éditions adaptées pour lobotomisés précoces.
Grrrr... je suis furieuse, je le sens bien. 'Vont m'entendre à la rentrée, les bougres !
Enfin, je cède au plaisir de citer la copie d'Ozgul, qui, si elle a du moins fait l'effort de lire les 4 pages, a hélas omis de saisir le sens de ce qu'elle lisait. A la question "Le tout dernier paragraphe du récit décrit deux personnages : lesquels ? que font-ils ?", elle répond, avec une poésie qui ne laissera personne insensible, j'en suis sûre :
Jan en cachète il s'enfuiya et la mère dit : Jan s'est toi mon fils, Jan ferma la porte et ouvrir la fenêtre et un moment on n'entendit les cris de la mère elle était nu est sur ses bras Jan remplie de rose et de sang il était mort.
Et vous savez quoi ? Son point, je vais le lui accorder, parce que la soupe charabiesque d'Ozgul que je viens de vous servir, c'est de loin la meilleure réponse donnée à la question posée...
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